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Vitrines

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Faut-il défendre le fait de casser des vitrines ?

Cette question ne peut pas se contenter d’un oui ou d’un non absolu. Il faut avant tout analyser quelles sont les causes les faits et les conséquences.

Les causes

Une des raisons pour lesquelles il n’est pas possible de statuer définitivement est qu’un phénomène ne peut être jugé en dehors de son contexte.
Notre société est spéciste. Elle considère que les animaux sont des biens de production, des ressources, des attractions… Bref, des êtres dont les êtres humains peuvent disposer sous couvert de supériorité.

Il est donc logique de s’opposer à ce système. Pour cela différentes possibilités s’offrent à nous (nous y reviendrons dans un prochain visuel de la section « Méthode »).

La violence est l’une de ces méthodes (nous y reviendrons également dans un autre visuel).

Dans ce contexte, la violence peut avoir plusieurs fonctions, et peut donc être utilisée avec les volontés suivantes :

  • Témoigner de son opposition ;
  • Servir de curseur moral (« cet acte est inacceptable au point de… ») ;
  • Montrer qu’il n’y a pas de négociation possible ;
  • Amener le débat sur la scène politique ;
  • Amener le débat sur la scène médiatique et faire connaître sa cause ;

 

Toutefois, quelque soit l’intention, ce sont les conséquences qui comptent car il est possible de ne pas obtenir le résultat escompté.

Les faits

  • Les vitrines sont composées de matière minérale donc ne sont pas sentientes.
  • Aucun être sentient n’a été blessé physiquement.
  • Des slogans plus ou moins explicatifs sont généralement inscrits sur les lieux.
  • Les boucher·e·s vendent le corps d’animaux tués ce qui est parti intégrante du système spéciste et est inacceptable aux yeux des antispécistes.
  • Les animaux ne veulent pas mourir.

Les conséquences

Les dégâts matériels : les propriétaires des lieux doivent faire des démarches pour se faire rembourser par les assurance et perdront peut-être du chiffre d’affaire pour les jours de fermeture. Une grande enseigne ne verra pas vraiment la différence sur son chiffre d’affaire annuel. En revanche les petits commerces risquent gros. Ils ne sont pas les premiers acteurs du spécisme, des personnes peuvent dépendre de leurs finances (famille) et leur destruction n’épargnera aucun animal, les client·e·s ne remplaçant pas leurs habitudes de consommation.

La peur : Une violence incomprise engendre la peur. Une violence comprise mais estimée non nécessaire aussi. La peur aura tendance à éloigner les personnes de la cause défendue et peut même amener à la demande de protection ce qui renforce le système dominant.

La généralisation abusive : Il est courant que les actes visibles et sensationnels d’une minorité soient généralisés au reste de la classe / communauté / groupe… à laquelle elle appartient.

Conclusion

Il est impossible de prendre en compte tous les facteurs afin de tirer une conclusion tranchée. On observe cependant qu’en France, ces évènements ont effectivement permis de remettre en avant le discours politique, de visibiliser l’antispécisme, de montrer que ce n’est pas un mouvement de bobos élitistes et hygiénistes. Le cliché d’extrémiste est renforcé mais prend désormais une autre dimension. Celle de terroriste.

En Suisse, il semblerait que ces actions soient bien mieux comprises si l’on regarde la presse, puisque les titres parlent de controverse, d’activistes antispécistes… Et non de « véganes » et de « casseur·ses ».

Il est possible que ces actions permettent d’accélérer grandement les choses comme il est possible qu’il le retarde. Quoiqu’il en soit, c’est la multiplicité des méthodes qui nous permet d’avancer puisqu’elles ciblent différent·e·s acteur·rices sur différents fronts avec différents moyens…

Quelque soit votre avis sur le sujet, il semble favorable pour l’ensemble du mouvement de comprendre la complémentarité et de ne pas se diviser sur ce genre de question. On peut condamner sans jouer le jeu des spécistes (« ce sont des imbéciles, des casseurs, des terroristes »…) et on peut soutenir sans s’isoler (« il n’y a que ces actions qui comptent, nous sommes les plus radicaux »…)

En attendant d’avoir plus d’éléments pour savoir si c’est une bonne ou une mauvaise méthode, faites attention à vous, faites attention à votre message, pensez aux autres militant·e·s et pensez les actions dans leur globalité. Merci 

Une nuance de plus :

Nous aurions pu parler de déontologie et d’utilitarisme mais il y a déjà beaucoup d’informations dans cette description.

Si vous avez des études qui permettent de se faire un avis plus précis n’hésitez pas à les mettre en commentaire. Si vous avez d’autres arguments également.

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