Dans ce visuel, il est question du véganisme comme mode de vie.
Ce visuel est le premier d’une série sur le véganisme.
1. Il est impossible d'être végane à 100% si l'on s'en tient à sa définition stricte.
- Nous utilisons tous les jours des objets qui contiennent des produits issus des animaux ou de leur exploitation.
- Même si nous arrivions à vivre sans, l’argent dépensé dans des « produits véganes » fini par alimenter le système spéciste à un moment.
- Même si nous arrivions à vivre sans dépenser d’argent, nos efforts pour vivre dans ces conditions nous marginaliseraient et monopoliseraient toute notre énergie, si bien que la survie serait notre principale préoccupation ; et il ne serait plus possible de lutter pour les animaux.
Il est donc important de garder à l’esprit que le véganisme est une direction et non un objectif réalisable à l’heure actuelle. Cela permet de ramener le débat à l’échelle du système au lieu de l’enclaver dans des principes de consommation individuels.
2. L'impacte du véganisme est limité et n'est pas central dans la lutte.
Il s’inscrit dans le mouvement (entre autre) comme une conséquence inévitable de l’antispécisme. C’est donc un principe de cohérence face aux objectifs de libération des animaux.
3. Il est certes impossible d’être végane à 100%, ce n’est pas pour ça qu’on doit dire qu’il est acceptable de ne pas l’être.
Il faut donc trouver une application réaliste du véganisme. Beaucoup s’accordent à dire ceci :
« Le véganisme est le mode de vie qui consiste à ne pas consommer les produits issus des animaux et de leur exploitation, AUTANT QUE POSSIBLE. »
Voici une proposition de méthode pour savoir quand s’arrêter :
- Une fois que les conséquences sont inexistantes ou négligeables. Par exemple, ne pas consommer de produit avec la mention « traces de lait, traces d’œufs… » n’a aucune conséquence permettant de s’approcher de la libération animale.
- Une fois que les efforts sont trop grands pour être durables. Par exemple, faire ses propres jus de fruits, ses propres produits ménagers, ses propres savons, ses propres éponges, ses propres céréales…
- Une fois que les efforts sont trop coûteux pour permettre d’avoir un impact plus important autrement. Par exemple, il est plus intéressant de ne pas se couper de ses proches afin de les exposer au discours, que de ne pas vouloir fréquenter de personnes non-véganes.
- Il faut également permettre au discours d’être cohérent. Par exemple, sensibiliser une personne sur le problème moral que pose la fourrure en portant soi-même du cuir risque de nuire au discours.
On peut déduire tout cela et bien d’autres choses du principe de Pareto.
« phénomène empirique constaté dans certains domaines : environ 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes. »
Autrement dit, 20% d’efforts suffisent à accomplir 80% d’une tâche. Les derniers 20% vont donc prendre bien plus de temps. Hors ce temps/effort peut être investi dans d’autre tâches plus payantes. Comme par exemple cibler le système et non les individus.
4. Le fait que le véganisme soit une utopie ne signifie pas qu'il ne sera pas réalisable un jour.
Mais cela nous permet aujourd’hui de ne pas entrer en compétition entre nous sur des principes de pureté qui ont bien souvent un arrière-goût communautariste.
Rappelons-nous que le combat se fait contre les institutions et non entre nous.
Une nuance de plus :
Il n’est pas question de tomber dans le biais du juste milieu en estimant que les véganes qui font tout leur possible pour l’être, quitte à rogner drastiquement sur leur confort, sont des extrémistes qui ont tort. Les possibilités et l’engagement de chacun·e est différent, et trouver une solution qui s’accorde à tous les contextes ne semble pas rationnel.