Le fait de parler de privation, lorsqu’on décrit le véganisme antispéciste, est une formule qui occulte la dimension politique et ramène cette prise de position à un concept individuel et uniquement consommatoire.
Cela permet de nier l’impératif éthique et de considérer que la position neutre est la consommation de tout produit. Ainsi il y a une marginalisation des modes de vies alternatifs vis-à-vis de cette norme.
Si le mouvement de libération des animaux est perçu comme autoritaire, censeur, répressif… C’est parce que la confusion est souvent faite entre les termes « libertaire » (qui va le plus loin possible dans le sens de la liberté individuelle absolue) et « libéral » (qui ne rencontre pas ou qui ne s’impose pas de contraintes, de limites) puisque les deux mots possèdent plusieurs définitions dont certaines se rejoignent.
La distinction à faire réside dans la différence entre les modèles collaboratifs et compétitifs. Maximiser la liberté individuelle c’est s’assurer que le plus grand nombre d’individus possible puisse exercer leurs volontés. Pour cela il est nécessaire de ne pas empiéter sur la liberté des autres.
Coopération
Les modèles collaboratifs tendent à percevoir l’individu comme une partie d’un ensemble en plus de sa propre individualité.
Compétition
Les modèles compétitifs, quant à eux, tendent à concevoir l’individu comme une entité complètement indépendante qui ne se détermine que par elle-même et donc mérite ce qu’elle obtient.
Il en résulte la logique :
« être libre = faire ce qu’on veut »
au lieu de :
« être libre = faire ce qu’on veut sans faire subir sa volonté ».