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Luttons ensemble

Il est régulièrement reproché aux personnes souhaitant l’abolition de la domination des animaux, de ne pas se préoccuper du sort des êtres humains. De ne pas prendre en compte le fait que des millions d’emplois disparaîtront avec la fin de l’exploitation animale.
Bien qu’il soit moralement plus acceptable que des gens perdent leur emploi plutôt que de tuer des milliards d’animaux, cette allégation est fausse.

La libération des animaux ne passe pas par la destruction de celleux qui les exploitent, mais par leur changement.

Il sera toujours rentable d’exploiter les animaux. C’est pour cela que la lutte doit être avant tout idéologique et s’opposer à un système de dominance.
Bien que le travail soit voué à quasiment disparaître grâce à la mécanisation, l’automatisation et des logiciels toujours plus performants, nous ne pouvons ignorer les impératifs du monde capitaliste. La pauvreté, la précarité, la consommation… Sont des réalités incontournables à l’heure actuelle.

Les personnes vivant de l’exploitation directe des animaux (éleveur·se·s, employé·e·s d’abattoirs, boucher·e·s, etc.) ne sont pas prioritaires sur les animaux eux-mêmes, mais ne doivent pas être ignoré·e·s, ainsi que le déterminisme social qui les a, pour beaucoup, conditionné·e·s ou obligé·e·s, par la force des choses, à travailler dans ces secteurs. La plupart de ces métiers sont pénibles, précaires, et rapportent peu d’argent.

Plutôt que d’opposer les luttes sociales, faisons les converger afin de servir un seul objectif : la libération de tou·te·s. Nous pouvons soutenir les personnes qui perdront leur emploi en réclamant :

  • Une prime de reconversion. Afin que celleux qui le souhaitent puisse changer de métier, accéder à des formations tout en maintenant leur niveau de vie en attendant de trouver un emploi.
  • Un soutien financier pour convertir les élevages en sanctuaires. Les sanctuaires sont des lieux qui accueillent les animaux qui ne sont pas adaptés à la survie dans un espace naturel. Ils y sont nourris, soignés et protégés des diverses perturbations climatiques.
  • Travailler pour l’État en tant que responsables de sanctuaire et employé·e·s. Si les éleveur·ses aiment les animaux, alors faire le même travail sans les envoyer à l’abattoir devrait être un soulagement.

Bien sûr, ces sanctuaires ont vocation à disparaître, puisque les animaux y seront stérilisés afin de ne pas créer des générations d’animaux dépendants des humain·e·s. Les sanctuaires prendront soin de tous les animaux épargnés jusqu’à ce que ce qu’ils n’y aient plus de bénéficiaire soit par mort naturelle, soit par réinsertion dans les milieux naturels.

Ceci n’est qu’un pas vers une société plus juste mais ne remet pas en question les positions anticapitalistes nécessaires à l’émancipation et la liberation de tou·te·s les sentient·e·s.

Illustration réalisée par Florence Dellerie

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