Sous ce visuel unique, se cache en réalité 2 critiques :
(ne cherchez pas dessous réellement c’était une métaphore)
« extrême » pouvant désigner à la fois l’extrémité (la limite d’une chose) et l’excessif (qui dépasse la mesure du convenable), la phrase « les extrêmes ne sont jamais bons » permet d’amalgamer les deux termes car sa construction syntaxique le permet.
C’est une amphibologie (proposition qui présente un double sens) doublée d’une polysémie (qui renvoie à plusieurs signifiés présentant des traits sémantiques communs).
Ainsi, la phrase parle de deux concepts distincts mais confond leurs caractéristiques, afin de dire que si l’on se situe à l’extrémité d’une position, alors cette position est excessive.
Cette phrase est un biais du juste milieu aussi appelé « effet bof » ou « culbuto ». Ce biais considère que la meilleure option se situe à mi-chemin entre les positions radicales.
Quelques exemples :
- le centrisme est la meilleure position politique
- « liquide » est le meilleur état de l’eau
- une personne accusée qui clame sont innocence doit être à moitié coupable.
- la partie la plus utile d’un crayon, d’une règle, d’un télescope… est le milieu.
- le centre du donut est le meilleur.
- il est extrême de vouloir cesser de manger les animaux mais il faut améliorer les conditions d’exploitation.
Ce principe étant binaire et dogmatique, il rend la position radicale et excessive à la fois. Ce qui, ironiquement, le rend directement coupable de ce qu’il dénonce.
Thèse auto-invalidante
Donc penser que tous les extrêmes sont mauvais est extrême donc mauvais. Or si la phrase est invalide selon ses propres principes, alors elle ne peut pas être mauvaise. Donc elle est juste. Mais si elle est juste alors elle est mauvaise etc.
C’est un magnifique raisonnement absurde et c’est en ça que, indépendamment de tout ce qui a été dit précédemment, elle est erronée et ne peut pas être considérée comme un argument valable.
Reste encore à déterminer ce qui peut être qualifié d’excessif…
Une nuance de plus :
La critique de cette affirmation ne rend pas son opposée valable. Les extrêmes ne sont donc pas toujours bons. La qualité d’une idée se mesure à la valeur de ses arguments et les maximes populaires ne permettent pas de se forger un avis.